vendredi, mars 29, 2024
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Varuna – Planète des géants marins

Cela fait un moment que la colonisation de Demeter 1 a commencé grâce aux nombreuses informations collectées lors des précédentes missions. Le succès a été si grand que d’importants fonds sont débloqués par la Nouvelle-Inde pour explorer la seconde lune de Demeter. En effet, tout comme Demeter 1, Demeter 2 présente un fort indice de similarité avec la Terre et constitue une intéressante candidate pour y établir une colonie humaine. Toutefois, sa particularité est d’être couverte à 89% d’océans. Elle a donc été appelée Varuna, en hommage au dieu des océans et Gardien de l’Orient de la mythologie védique. Cette expédition qui devait être conduite par Ayati et son frère Ashwatthama sera finalement menée par la nouvelle ambassadrice de la Terre, Michelle de la Rose.

Un sous-marin est affrété pour étudier les eaux de Varuna et ses populations animales similaires aux grands reptiles marins qui peuplèrent la Terre des milliers d’années auparavant. La mise en eau a lieu dans un environnement troublé par de nombreux remous occasionnés par de grandes créatures. Le chef d’expédition commence par ordonner l’amélioration du sous-marin pour gagner en robustesse et supporter les turbulences liées à ces grands reptiles autochtones. Il demande aussi la mise en place d’une équipe d’observation pour découvrir cette espèce plus en détails. Ils sont farouches et fuient rapidement, de sorte que leur tête est difficile à observer. De quelle créature s’agit-il ? A-t-on affaire à des reptiles de la préhistoire terrienne qui, par convergence évolutive ou migration mystérieuse, ont pu s’établir sur Varuna comme sur Demeter 1 ? Soudain, un violent choc secoue le sous-marin et des signaux d’alerte se mettent à hurler dans toutes les salles. Les longs reptiles, stressés par la présence du sous-marin, passent à l’attaque. Mesurant près de 6 mètres et évoluant en groupes, ils créent d’importants dégâts. Le sous-marin pourra-t-il encaisser les dangers qu’il encourt dans les profondeurs océanes hostiles de Varuna ?

Varuna est un jeu à cocher (ou plutôt à colorier) inscrit dans l’univers étendu de Ganymède. C’est la suite directe de Demeter, également créé par Matthieu Verdier, illustré par David Sitbon et édité par Sorry We Are French. On retrouve tous les ingrédients qui font de Demeter un bon jeu, mais en y ajoutant davantage de piment, de subtilités, et donc davantage de difficultés !

Comme dans Demeter, nous incarnons un scientifique missionné pour étudier la faune d’une planète candidate à la colonisation par les humains… sauf que cette fois-ci, la planète est presque totalement couverte d’eau, ce qui change tout ! Il n’y a point de tyrannosaures, brachiosaures, tricératops ou raptors, dans Varuna, vous avez affaire à quelques reptiles volants, mais surtout à des dinosaures et autres créatures palustres ou marines : spinosaures, ichtyosaures, mosasaures, dunkleosteus… En conséquence, pour explorer leurs environnements respectifs, il convient de voyager en sous-marin ! Cela semble être un détail anecdotique, mais cela bouleverse le gameplay de Demeter et renouvelle réellement l’expérience de jeu.

Comment débuter l’expédition ?

Plusieurs éléments sont à mettre en place avant de lancer la partie :

  • Les tuiles représentant les différentes espèces à découvrir,
  • Une bande présentant 4 emplacements ABCD pour disposer 4 tuiles objectifs au dessus et 4 jetons découvertes au dessous ;
  • 5 piles de 13 cartes aléatoirement choisies sur un total de 15 cartes de chaque couleur. Nous retrouvons là les 5 couleurs de Demeter et un fonctionnement tout à fait similaire.

Une carte de chaque pile est révélée et il vous suffit d’en choisir une et de la cocher en haut à gauche sur votre fiche. C’est à ce moment-là qu’il y a un premier grand changement avec Demeter… Dans Demeter, une fois la carte choisie, vous réalisez directement l’action proposée par la carte, puis vous réalisez l’action liée à la couleur de carte. Dans Varuna, les océans sont dangereux et certaines cartes proposent non pas des actions, mais un certain nombre de dégâts que le sous-marin doit encaisser.

Une fois la carte choisie, vous devez donc encaisser la somme de tous les dégâts présents sur les 4 autres cartes… et si plusieurs cartes présentent des dégâts, cela peut faire très mal ! Or, plus vous encaissez de dégâts, plus vous avez de malus dans le score de fin de partie et si vous prenez trop de dégâts, votre sous-marin peut couler, ce qui vous conduit à une inéluctable défaite… Évidemment, il vous est possible d’esquiver les dégâts par le choix des cartes, mais aussi d’en prévenir en équipant votre sous-marin de boucliers, soit en s’inspirant des animaux étudiés, soit en faisant des travaux pour améliorer les salles du sous-marin.

En tout cas, une fois la carte choisie cochée et les éventuels dégâts encaissés, le jeu reprend comme dans Demeter : Vous réalisez l’action proposée sur la partie supérieure de la carte, puis l’action liée à la couleur de cartes. Voici les différentes actions possibles :

  • Découvrir une créature : les empreintes de couleurs permettent de colorier des créatures ou segments de créatures des couleurs correspondantes (ou au choix avec les empreintes noires jokers) Quand toutes les créatures d’une espèce donnée sont entièrement coloriées, vous marquez les points indiqués sur la tuile espèce correspondante.
  • Activer le sonar (action rouge) vous permet d’encercler une zone sur la piste de sonar d’une espèce détectée. Cela vous permet de débloquer des bonus et donc de belles opportunités de combos, mais cela permet aussi et surtout de scorer fortement en fin de partie si vous arrivez en bout de piste. Cela vous permet aussi de détecter de nouvelles espèces qui pourront être découverte ensuite.
  • Se déplacer (action bleue) vous permet de déplacer votre sous-marin en repassant un trait en pointillés bleus. C’est un ajout intéressant par rapport à Demeter ; vous ne pouvez pas découvrir (colorier) n’importe quelle espèce. Il faut d’abord les trouver, c’est-à-dire rejoindre leur environnement en sous-marin ou les détecter avec le sonar pour avoir le droit d’y colorier des empreintes.
  • Améliorer le sous-marin (action violette) : il s’agit de cocher des cases dans la zone de gauche de la fiche d’exploration, qui représente les 7 salles de sous-marin que vous pouvez améliorer. Les 4 premières salles permettent de débloquer des bonus permanents et sont l’équivalent des bâtiments dans Demeter. Les autres salles fonctionnent comme la piste de science de Demeter et permettent de débloquer un bouclier, des actions bonus, un objectif, des découvertes…
  • Étudier des dinosaures déjà découverts (action jaune) : vous repassez des flèches jaunes pour débloquer des actions bonus, des carnets d’étude permettant de scorer en fin de partie, mais aussi des objectifs.
  • Les cartes grises et actions représentées par des engrenages dans les cases bonus correspondent à une action au choix parmi celles des 4 autres couleurs : déplacement, sonar, étude ou amélioration…

Comme dans Demeter, lorsque vous sélectionnez plusieurs fois le même type de carte, son effet est amplifié. Par exemple, la deuxième fois que vous prenez la carte bleue, vous vous déplacez de deux segments bleus et non un seul. Chaque carte peut être sélectionnée 4 fois. Les cartes grises font exception : vous ne jouez l’action grise qu’une fois, mais en la choisissant parmi les 4 actions des autres couleurs, c’est déjà très fort en soi !

Si l’amplification des effets est intéressante, il y a aussi des bonus à débloquer lorsque vous compléter une colonne avec une carte choisie de chaque couleur. La répétition d’une action est donc intéressante, mais leur diversité aussi, il faut choisir ! Dans tous les cas, tout ne sera pas possible. Varuna est de ce fait un très bon jeu d’optimisation et d’anticipation où vous cherchez à obtenir les meilleurs combos pour obtenir le plus d’actions possibles et les plus propices au développement de nouveaux combos. Il faut aussi parfois laisser passer des actions intéressantes pour éviter d’encaisser trop de dégâts… Bien des calculs sont à prévoir dans ce jeu, plus qu’avec Demeter puisqu’il faut débloquer les espèces avant de pouvoir les colorier, ce qui implique sonar ou déplacements en amont.

Par ailleurs, contrairement à Demeter où vous comptez tous vos points en fin de partie, dans Varuna, vous devez scorer immédiatement lorsque vous réussissez un objectif en fonction du plateau à cet instant. Un objectif parfaitement réalisé rapporte 10 points, un objectif partiellement réalisé en rapporte 5 et un objectif non réalisé ne rapporte rien. Il vous faut donc bien réfléchir au moment de débloquer vos objectifs pour maximiser le nombre de points à gagner, mais ne pas trop attendre pour autant ! En effet, dans le mode solo, la première tuile d’objectif est retournée au début du tour 10, la deuxième au début du tour 11, etc. Quand les tuiles sont retournées, elles deviennent plus difficiles à réussir. Ce petit twist encourage donc à planifier d’autant mieux ses actions pour réaliser le plus d’objectifs possibles possible, et donc marquer le plus de points !

La partie se termine lorsque les 13 cartes ont été jouées. Le décompte des points est très bien accompagné par la grille de score en haut de la fiche selon les objectifs remportés, les espèces totalement découvertes, la diversité d’espèce découvertes, l’avancée sur les pistes de sonars, l’étude des dinosaures et les carnets d’observation débloqués, le tout impacté par l’état du sous-marin s’il a encaissé trop de dégâts.

Au final, vous l’aurez compris, Varuna est un jeu qui ressemble fort à son grand frère Demeter, mais il est plus complexe. Il demande les mêmes efforts d’optimisation et recherches de combos, et même plus avec la balance bénéfice/risque des dégâts à encaisser ou éviter. A côté de cela, les découvertes devant être préalablement débloquées, il s’ajoute une importante part d’anticipation que ne demandait pas autant Demeter (hormis avec l’extension hiver). En résumé, Varuna est franchement plus casse-tête !

On aime :

  • Colorier des grands reptiles marins, ça change des dinosaures !
  • Se creuser les méninges pour optimiser les 13 tours qui passent bien vite.
  • Le mode solo bien pensé pour relever le niveau de challenge et apporter des sensations comparables à l’interaction indirecte du mode multijoueur.
  • Sentir le danger tout autour de notre sous-marin, et les grandes mâchoires du mosasaure prêt à briser notre coque à tout moment…

Vous aimerez si :

  • Vous avez aimé explorer Demeter et cherchez à relever un défi plus corsé.
  • Vous avez été rebuté par les similitudes entre certaines espèces de théropodes sur Demeter, mais souhaitez donner une nouvelle chance au gameplay dans un autre décor.
  • Vous êtes fasciné par les planètes et satellites lointains susceptibles d’héberger des formes de vie extraterrestres, comme Europe, Proxima Centaury B… Mars ?

Vous n’aimerez pas si :

  • Vous trouvez Demeter suffisamment difficile et vous redoutez bien trop le terrible mosasaure et l’imposante cuirasse du dunkleosteus.
  • Vous n’appréciez pas les trucs’n write et avez besoin de tâter du meeple pour vous épanouir pleinement dans une partie.

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