vendredi, mars 29, 2024

Aetherya

Preux Chevaliers, c’est à vous qu’il revient d’explorer les Contrées Inconnues. Mettez votre courage à l’épreuve et rétablissez l’Harmonie dans ces terres obscures, peuplées de créatures hostiles et de peuples belliqueux qu’il vous revient de faire cohabiter dans l’entente la plus cordiale possible. Affrontez Nains, Elfes, Gobelins, Dragons et Magie pour construire le royaume sur lequel vous devrez régner.

Derrière ce contexte très « Fantasy » se cache en fait un (excellent) clone de… Skyjo. Oui, vous avez bien lu, Aetherya vient en fait marcher sur les plates bandes de l’un des jeux multi-joueurs les mieux notés et les plus vendus de ces derniers mois… Même ma belle soeur l’a acheté, c’est dire !

Vous vous en doutez, si on vous parle de Aetherya aujourd’hui, c’est parce que Nostromo (rien à voir avec la saga Alien) a eu le bon goût d’y ajouter un mode solo travaillé qui, même s’il ne porte son thème que de manière très discrète, a néanmoins le mérite de dépoussiérer les mécaniques de Skyjo, tout en se payant le luxe d’être plus sexy esthétiquement parlant (cela étant, ce n’était pas bien compliqué).

Votre mission, si vous l’acceptez…

Les trois âges à traverser, du bas vers le haut. Additionnez la valeur des cartes (en haut à gauche), accomplissez les missions qui vous sont affectées et si vous y parvenez, vous pourrez calculer votre score en y soustrayant la somme des points de chaque carte… (pas si) simple, et (très) effficace.

L’explorateur solitaire devra développer son royaume durant trois âges, représentés par les cartes objectifs au nombre croissant (d’abord 4, puis 5 et enfin 6 cartes) qu’il faudra TOUTES retourner pour passer à l’âge suivant. Première difficulté donc, composer avec le jeu et ses mécaniques pour remplir ces objectifs. Mais comme si cela n’était déjà pas assez difficile, il faudra également atteindre le nombre de points additionnés de toutes ces cartes pour, au terme de cette épopée, pouvoir avoir une idée du type de Seigneur que vous serez.

Et autant vous le dire de suite, l’exercice ne va pas être une longue promenade de santé. Chaque joueur va devoir construire son propre royaume, représenté par une matrice de 16 cartes distribuées sur 4 lignes et 4 colonnes. Notre aventure débute avec les 4 cartes centrales retournées face visible tandis que toutes les autres seront laissées face cachées. A la manière d’un Skyjo, à chaque tour de jeu vous devez :

  • retourner deux cartes de la pioche ou une carte de la pioche et la première carte de la défausse
  • défausser immédiatement l’une des cartes et jouer la seconde que vous pouvez à son tour
    • défausser. Dans ce cas vous devrez impérativement révéler une des cartes de vos Contrées Inconnues et la laisser là où elle est
    • jouer cette carte en l’échangeant avec une carte de vos Contrées inconnues sans l’avoir consultée au préalable.

Vous devrez poursuivre votre exploration des Contrées inconnues tour après tour jusqu’à remplir tous les objectifs de l’âge que vous traversez et jusqu’au moment où votre pioche est épuisée ou quand vous révélez la dernière carte des Contrées Inconnues dans lesquelles vous errez.

Le plus dure dans la vie en communauté, c’est les autres !

Mais comme la vie d’un chevalier n’est pas simple tous les jours, vous allez devoir composer avec certaines contraintes :

  • les Elfes ne vivent que dans les forêts, et se tiennent à l’écart des marais qui les répugnent
  • les Nains refusent de quitter leurs montagnes
  • les Gobelins, détestés de tous, restent terrés au fond de leurs marais
  • les Humains qui peuplent vos villages s’habituent assez bien aux différents environnements sauf les marais dont ils se tiennent éloignés, craignant les légendes qu’on colporte à leur sujet.
Votre royaume au centre, entouré des Contrées Inconnues que vous devrez arpenter et dans lesquelles vous devrez restaurer l’Harmonie.

Si vous parvenez à loger tout ce petit monde au bon endroit, votre score devrait commencer à s’envoler… mais gare, car si marquer des points peut paraître facile, il est également simple d’en perdre. En effet, en plus d’optimiser l’emplacement de tout le monde, vous allez aussi devoir éviter les conflits sanglants :

  • les Elfes et les Nains se détestent
  • les Gobelins détestent tout le monde et les autres races le leur rendent bien.

En cas de conflit, c’est à chaque fois deux points qui s’envolent… Et comme un malheur n’arrive jamais seul, des dragons ravagent parfois votre royaume ! Pour éviter cela, il va AUSSI falloir les dresser en les encadrant par deux habitants d’une même race… sachant que les gobelins sont trop froussards pour ne serait-ce que s’approcher de ces bestioles… Le dressage d’un dragon est d’autant plus vital pour vous qu’une fois installé dans votre Royaume, le dragon n’en partira plus.

Enfin, il faudra aussi se méfier de la magie qui suinte de chaque pierre de votre lopin de terre et qui fait pousser des portails de téléportation plus vite que des champignons. Ces portails permettent de relier deux cartes qui ne sont pas juxtaposées et donc d’accroître le nombre de points de victoire marqués… ou de générer de nouveaux conflits. Et comme le dragon, le portail est inamovible une fois révélé… attention donc.

Vous le voyez, si la mécanique est exactement la même que Skyjo (piocher une carte, l’échanger contre une carte de votre plateau ou la défausser et retourner une carte de votre plateau), la complexité vient de l’obligation de marquer un maximum de points en prenant en compte toutes les contraintes inhérentes à vos différents peuples et en cherchant à atteindre les différents objectifs de l’âge que vous vivez.

Elle ira siffler là haut sur la montagne

Une fois toutes vos cartes retournées, vous additionnez l’ensemble de vos points de victoires selon la grille suivante :

  • 2 points par Elfe au contact d’une forêt, par Nain au contact d’une montagne ou par Humain au contact d’un champs (auquel s’additionne 1 point bonus par Humain au contact d’une forêt ou d’une montagne)
  • 3 points par Gobelin au contact d’un marais
  • 3 points pour un dragon domestiqué, 5 points pour deux et 6 points pour trois… mais attention un dragon non domestiqué vous fait perdre ce nombre de points et il est impossible de domestiquer plus de 3 dragons…
  • Chaque conflit vous fait perdre 2 points
  • un Humain ou un Elfe à proximité d’un marais vous fait également perdre 1 point
La meilleure façon d’apprivoiser un dragon ? à grands coups d’épée, mais il faut s’y prendre à pluisueurs si on ne veut pas finir en chipolata !

Votre score est la différence entre vos PV et le score cible à atteindre pour chaque âge… et il peut être négatif !

La marge de progression est donc énorme et si les parties sont courtes, Aetherya vous offre un challenge qui vous grillera volontiers quelques neurones à l’heure de l’optimisation de votre score.

On aime

  • un skyjo-like agréable à l’oeil (ouf) à la mécanique solide
  • Des subtilités qui renouvellent chaque partie, proposant une belle rejouabilité
  • facile à apprendre, difficile à maîtriser

On aime moins

  • les modes alternatifs et les tuiles objets et personnages utilisables à plusieurs resteront dans la boîte en solo
  • le thème plaqué qui n’apporte rien en terme d’immersion
  • pas d’échelle de valeur pour estimer si notre score est bon ou pas, on est vraiment sur un « beat your own score »

C’est pour vous si

  • vous adorez Skyjo
  • vous aussi, les gobelins vous dégoûtent
  • vous aimez les jeux où vous devez battre votre propre score

Ce n’est pas pour vous si

  • le scenario est un élément essentiel de votre plaisir de jeu
  • vous n’aimez pas compter les PV en fin de partie
  • les dragons sont des gros lézards qui vous filent les jetons

2 Commentaires

  1. C’est effectivement un skyjo plus joli et plus subtil (pas difficile)
    Reste une bonne part de hasard quand on retourne ses cartes, mais les 4 centrales sont connues dès le départ.
    Les cartes sont plutôt réussies et les règles entre peuples et terrains apportent un côté tactique (renforcé par les portails et les dragons).
    Pour le comptage des points (côté un peu fastidieux) surtout utiliser la feuille de score et ne pas se lancer dans un décompte carte par carte (ils en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes …)
    Remplace avantageusement Skyjo mais est aussi un peu plus compliqué (Skyjo reste très bien avec des personnes âgées et peu joueuses)

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