vendredi, avril 19, 2024
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L’île des prédateurs

Être un lion, y’a pas à dire, ça aide. Dans la savane, on se sent tout de suite respecté ! les autres animaux nous regardent de loin, avec un œil mi-admiratif, mi-inquiet, en ne sachant pas trop s’ils peuvent continuer à boire tranquillement ou s’il vaut mieux commencer à chercher une échappatoire. Une simple toux fait trembler la moitié de la brousse et notre brushing nous donne une classe d’enfer dès qu’une légère brise s’y engouffre.

Et puis, le statut de roi de la jungle aide à être serein ! Inutile de se retourner toutes les deux minutes pour surveiller nos arrières, nous sommes tout en haut de la chaîne alimentaire. On peut dormir sur nos deux oreilles à l’ombre d’un vieil arbre déplumé, faire le beau au milieu des lionnes qui nous regardent des étoiles plein les yeux et passer devant tout le monde au moment du rab de gazelle… non, vraiment, lion, c’est la belle vie…

Personne pour essayer de nous bouffer, le soir, alors qu’on s’approche d’un point d’eau afin de nous y rafraîchir, tout en admirant d’un œil distrait les mouvements tout en force et en férocité de ce gros ours blanc qui arrive en courant vers nous……..

Minigames mais ils font le maximum

Jeu de société solo l'île des prédateurs

L’île des prédateurs est le nouveau jeu solo édité en France par Matagot et paru dans la gamme des microgames de Button Shy. À noter que toute la gamme a été revue et renommée pour proposer des titres en français et un code couleur permettant aux joueurs de s’y retrouver rapidement.

En ce qui nous concerne, les jeux ”purs solo” arboreront donc une jolie robe blanche. L’excellent Sprawlopolis, testé ici même il y a quelques mois, est quant à lui devenu ”Mégalopolis” et revêt une teinte verte du plus bel effet… si on aime le vert (Agropolis reprendra d’ailleurs ce code couleur propre aux jeux coop, et donc également solo, dès le mois de septembre).

La nature est une garce

Dans l’Île des prédateurs, il va falloir faire cohabiter 16 bestioles dans la jungle le temps de laisser les plus forts bouffer les plus faibles. Oui, c’est moche, mais on est dans la jungle, pas à Disneyland !

Un exemple de la jungle du jeu de carte l'île des prédateurs
Un exemple de la jungle dans l’île des prédateurs

La jungle se compose de 16 cartes réparties en 4 colonnes et 4 lignes réparties aléatoirement. Chaque animal peut se déplacer sur une case adjacente (donc jamais en diagonale, sauf mention contraire, le renard se reconnaitra) pour se délecter d’un animal affichant une force de 1 à 3 points inférieure à la sienne. Par exemple, le raton laveur de force 8 pourra manger le serpent (force 7), la chauve souris (force 6) ou le rat (force 5).

Chaque fois qu’un prédateur a bouffé l’un de ses voisins, il active un effet mentionné sur la carte du prédateur : Notre raton laveur nous autorisera par exemple à défausser une carte au tour suivant, si et seulement si le prédateur qui passe à table mange une proie d’une valeur strictement inférieure à la sienne d’un point.

Pour remporter la partie, vous devrez donc permettre aux prédateurs les plus forts de se repaitre de proies plus faibles en utilisant au mieux les effets des cartes prédateurs que vous choisirez de déplacer. Votre mission si vous l’accepter : réduire le nombre de cartes présentes sur la table à 3 tas maximum.

Pour vous aider dans cette boucherie, vous pourrez faire appel, si vous souhaitez rendre la partie un peu plus simple, à deux médiateurs : la baleine et le requin (oui, on négocie assez peu avec un requin). Ces deux animaux vous permettront éventuellement de vous sortir d’un mauvais pas et d’éviter une défaite.

Dans la jungle, personne ne vous entendra crier

Car autant le dire tout de suite, l’Île des prédateurs n’est pas aussi simple qu’il y paraît : d’abord parce qu’il va falloir compter avec la chance et prier pour avoir une distribution des cartes favorables, faute de quoi la partie sera déjà quasiment jouée. Ensuite, il vous faudra une bonne dose de réflexion pour choisir à quel moment déplacer tel ou tel prédateur, pour le rapprocher de sa prochaine proie ou déplacer un autre prédateur sur un emplacement plus favorable… Vous serez souvent confronté à des choix cornéliens, ce qui est toujours aussi surprenant qu’agréable avec les jeux de cette gamme.

Si toutefois vous devenez un maître absolu de la chaîne alimentaire et que votre ours polaire se retrouve régulièrement seul sur sa banquise, vous pourrez enfin tester différentes dispositions de cartes proposées dans la règle pour modifier les paternes de déplacement des animaux.

Exemple de partie de l'île des prédateurs perdue
Voilà, les prédateurs sont affamés, la partie est perdue puisque plus personnes ne peut se faire bouffer !

Faire plus avec moins

Niveau matériel, on reste sur du minigame. 18 cartes de bonne qualité, toujours avec cette sensation de papier très légèrement pelliculé, une règle du jeu rapidement enregistrée et une petite pochette format carte bleue. Les illustrations des cartes paraissent un poil enfantines, mais ne sont pas désagréables et servent le thème du jeu en mettant en scène nos amis à poils, à plumes et à écailles dans des repas cartoonesques.

Button Shy et Matagot nous proposent désormais deux titres solo très efficaces en attendant leur prochain bébé, Agropolis, qui reprendra la mécanique de Sprawlopolis et en espérant que d’autres jeux du même acabit pointent le bout de leur nez tant le rapport qualité prix semblent imbattable ! À consommer sans aucune modération…. À TABLE !

On aime

  • Le prix, très abordable
  • la mécanique aussi accessible que prenante
  • les illustrations, mignonnes, qui rendent le jeu accessible même aux plus jeunes soliludistes

On aime moins

  • Rien…. Franchement, à ce prix-là, ce serait faire la fine bouche !

C’est pour vous si

  • Vous cherchez un petit jeu à emmener et à jouer partout,
  • Vous voulez multiplier des parties rapides et prenantes

Ce n’est pas pour vous si

  • Le sort des petits animaux fragiles et sans défense vous importe
  • Vous êtes plutôt amateur de gros jeux avec une montagne de matériel.

L’île des prédateurs – édité par Matagot

  • Jeu solo
  • À partir de 8 ans
  • Environ 20 minutes

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