samedi, avril 27, 2024

Bad Company

  Matagot

1 à 6 joueurs | 8 ans et plus | 30 minutes

David Ocean au pays des Pieds Nickelés

Incarnez un gentleman cambrioleur fauché qui doit constituer une équipe afin de se refaire la cerise. Sélectionnez vos coéquipiers et lancez vous dans la course de votre vie. Semez les forces de l’ordre qui tenteront de vous mettre à l’ombre et faites monter votre groupe en compétence afin de réussir 6 cambriolages avant de quitter la ville (ou de vous faire serrer).

Avec Bad Company, Matagot nous propose un jeu qui se veut rapide, fun et accessible sans pour autant mettre de côté l’aspect tactique. Pari gagné ?

Un plan sans accroc

Fluide, Bad Company l’est assurément. La lecture des règles est d’une simplicité enfantine, la mise en place ultra rapide. Disposez les deux plateaux de jeu au centre de la table, séparez les cartes en trois tas distincts (Recrutements, Butins et Braquages), formez une équipe de deux braqueurs « de base », empochez vos 2 premiers dollars, récupérez vos deux premières missions, positionnez votre chef d’équipe sur la première case du plateau Recrutement et votre voiture sur la première case de la ville, et la voiture de police sur la case correspondant à un setup à 6 joueurs (modulable pour plus de difficulté). Il ne vous reste plus qu’à enfiler votre cagoule, faire chauffer le moteur, et foncer dans la première bijouterie que vous trouverez sur votre chemin.

Le plateau Recrutement (en haut) vous permettra de récupérer de nouveaux membres pour obtenir des bonus qui vous permettront ensuite de braquer vos différentes cibles (en bas).

Le déroulement d’un tour est un modèle du genre, et il ne vous faudra pas plus d’une lecture des règles et de quelques tours de jeu pour ne plus du tout vous référer à l’aide de jeu.

Dans un premier temps, vous devrez lancer les 4 dés dorés (très bling bling) et le dé noir pour la police. Ceci fait, vous devrez récupérer vos 4 dés et les associer deux à deux en les additionnant pour activer l’un de vos 12 malfrats et ainsi récupérer le bonus qui lui est lié. Vous aurez avec vous de fins pilotes, des braqueurs hors pairs ou des blanchisseurs toujours discrets. En fonction des deux gangsters que vous activerez, et donc des bonus que vous récupèrerez, vous pourrez alors remplir des objectifs de mission propres à l’un ou l’autre des deux braquages en votre possession pour tenter de réussir ce casse une fois tous les objectifs atteints.

Une fois vos bonus utilisés, vous pouvez (dans l’ordre qui vous intéresse) :

  • Recruter un nouveau malfrat, qui vous apportera des bonus supplémentaires. Pour cela, vous devrez faire avancer votre recruteur dans la ville, et le laisser dépenser l’argent que vous aurez durement gagné. Vous aurez alors le choix entre trois nouveaux candidats qui, tous, auront la gueule de l’emploi. Chaque bandit recruté viendra améliorer le bandit de base correspondant au numéro présent en haut à droite de sa carte. Une fois recruté, disposez votre nouvel équipier sur le précédent, sans masquer le bonus de ce dernier. Vous pourrez dorénavant activer deux bonus (voire beaucoup plus) chaque fois que vous activerez ce gangster.
  • Valider une tâche. Votre plateau personnel vous permettra de « stocker » des objectifs obtenus grâce à l’activation de vos bandits. Dès que vous obtiendrez deux symboles identiques, vous pourrez à loisir activer le bonus correspondant, puis vous devrez défausser les deux « coches » correspondantes.
  • Vaider un braquage. Une fois toutes les missions d’un braquo réalisées, vous pourrez récupérer le fruit de votre dur labeur. Certains braquages vous permettront d’obtenir un butin (des points de victoire, des « coches » supplémentaire, quelques dollars…), d’autres des « pouvoirs » qui vous rendront la vie un peu plus facile (comme par exemple relancer un dé une fois le premier lancer effectué). Chaque braquage vous permettra également d’obtenir des lingots, des diamants, des sacs d’argent ou des oeuvres d’art qui vous permettront d’affubler vos gangsters de magnifiques colliers synonymes de points de victoire supplémentaires dès que vous aurez réussi à collectionner 3 symboles identiques.
Bad company, c’est une course poursuite sur les chapeaux de roues… entre deux voiturettes.

Enfin, la police avancera de la valeur obtenue sur le dé noir. ATTENTION, si la police vous rattrape, la partie s’arrête immédiatement, vous et votre bande de bras cassés finirez en prison et en première page de tous les canards locaux.

Braquage à la Chti

Bad Company est un jeu de collection dans lequel vous devrez bien choisir les dés à associer afin d’obtenir la meilleure combinaison possible entre braquage réussi et vélocité de votre voiture. Pour réussir les plus gros casses, vous devrez renforcer votre équipe en dépensant le petit pécule que vous réussirez à vous faire durant vos déambulations en ville. C’est au prix de de cette dépense, et des choix cornéliens que vous aurez peut être à trancher, que vous parviendrez à atteindre votre meilleur score tout en échappant à la police qui tentera de vous arrêter.

Quelques un de nos « spécialistes ». Ici, nous avons activé le 10, spécialiste du pilotage et le 11 roi de l’infiltration. Grâce à cette double activation, nous avons pu avancer d’une case notre voiture et poser sur l’un de nos objectifs un jeton « cambriolage » pour le compléter et récupérer notre butin.

Après quelques parties, autant être franc, on n’a jamais vraiment ressenti le grand frisson de braver l’interdit, la poussée d’adrénaline d’être à deux doigts de se faire prendre. On jette les dés, on améliore son équipe, en complète nos objectifs et on avance en gérant notre vitesse afin de ne pas nous faire attraper. En solo, on ne subit jamais vraiment le jeu. A plusieurs, seul le boss (le premier joueur) peut activer tous les dés (et donc deux personnages). Les autres joueurs vont donc avoir des choix plus restreints qui vont rendre leur avancée plus difficile et leurs choix plus déterminants.

Seul face à la police, notre objectif principal est de ne pas nous faire attraper, tout en réussissant 6 braquages pour marquer le plus de point possible. Car oui, sous ses airs de course contre les forces de l’ordre, Bad Company reste en fait un « simple » Beat Your On Score (BYOS pour les intimes), avec une grille de référence à laquelle vous vous mesurez une fois le score final décompté.

Pour autant, Bad Company n’est pas déplaisant. Il a d’abord pour lui une gueule sympa, avec des équipiers à l’identité parfois WTF, des plateaux de jeu très cartoon et un petit air de Ocean’s Twelve pas dégueu. Il est également vite installé, vite joué, vite rangé et donc parfait pour ces soirées où vous aurez la flemme de sortir Némésis Lockdown, Bitoku, ou n’importe quel gros jeu de votre ludothèque. On s’est même amusé (un peu, pas longtemps) en construisant notre équipe pour tenter de faire le meilleur score possible.

Les « Lucky Ringards » en fin de partie. Certains membres ont « pris de la hauteur » grâce à nos recrutements… nous octroyant de fait divers bonus supplémentaires. On notera la localisation FR faite à moitié… Pourquoi ???

Mais franchement, si vous êtes amateurs de BYOS, nul doute que Bad Company vous laissera sur votre faim. Nous ne pouvons dès lors que vous conseiller de vous intéresser au plus récent Hortis (testé ici même), ou à l’excellent « It’s a wonderful Kingdom » dont les scénarios ajoutent au modèle le piquant qui manque à Bad Company que nous réserverons donc, pour notre part, aux joueurs solos les moins aguerris, recherchant un jeu accessible et sans prise de tête, mais sans réel enjeu non plus. Ceux là passeront sans nul doute un moment sympathique mais qui ne restera pas dans les annales.

Au chapitre des regrets, on notera une localisation faite un peu trop vite. les cartes d’aide de jeu de notre exemplaire ne sont pas traduites du tout, pas plus que certains noms d’équipe. Avouons qu’à 40 euros en neuf, la pastille est un peu dure à avaler, d’autant que les textes ne sont pas très nombreux et que, comble de l’ironie, une aide de jeu au format A4 en VF est, elle, bien fournie dans la boîte !

Le reste du matériel est de qualité très correcte, sans pour autant être transcendante et on cherche encore ce qui justifie le tarif demandé, qui, à notre sens, constitue le principal frein à l’achat pour un jeu de ce niveau.

Nous vous conseillerons donc d’essayer Bad Company avant un achat compulsif, et même de passer votre chemin si vous êtes un habitué des jeux solos.

On a aimé

  • La direction artistique cartoonesque à souhait, bien dans le ton !
  • La mise en place light et les règles faciles à assimiler
  • Nos gangsters qui prennent de la hauteur au fur et à mesure de nos recrutements… une chouette idée

On a moins aimé

  • le challenge, ce grand absent
  • aucun enjeu, si ce n’est celui de ne pas être rattrapé par la police (et encore)
  • la demi-localisation, indigne d’un éditeur comme Matagot.

C’est pour vous si

  • vous Binge-watchez la série des films d’Ocean’s XXX tous les week ends,
  • le cambriolage, cette passion inavouable…

Ce n’est pas pour vous si

  • Vous êtes gendarme,
  • Vous avez été cambriolé récemment,
  • Vous cherchez un jeu intéressant.

Laisser un commentaire

RELATED ARTICLES
Continue to the category

Les plus vus

Vos commentaires