L’air est frais ce matin. Alors que les rayons du soleil chatouillent votre visage, vous vous sentez emplie d’une envie d’aller à la chasse aux trésors. En enfilant vos chaussures, vous n’oubliez pas de prendre avec vous un sac dans lequel vous mettrez vos trouvailles.
Rien de tel que votre sortie matinale pour trouver un ou deux objets à ajouter à votre collection.
Votre collection ? Eh bien, c’est un peu personnel. Peut-être est-ce une curiosité que vous avez gardée de votre enfance pour les objets brillants. Un rien vous fascine. Du moins, faut-il que vos trouvailles respectent quelques règles pour trouver grâce à vos yeux. Probablement ce coquillage léché par les vagues qui a pris cette teinte si particulière sous l’effet du vent et du sel. Sûrement cette écaille de tortue que vous avez dénichée au pied d’une dune. Ou encore ce morceau de feuille morte dont les trous vous rappellent furieusement quelqu’un de connu.
Ils sont dans les villes, ils sont dans les campagnes…
(Désolée pour la citation, les présidentielles me travaillent encore…)
Tout le monde apprécie de trouver des trésors en pleine nature, qu’il s’agisse d’une pierre semi-précieuse, d’un joli coquillage, d’une plante intéressante. The Whatnot Cabinet est fait pour tous ceux qui sont de véritables chercheurs de trésors cachés, et qui apprécient les disposer dans leur cabinet de curiosités.
The Whatnot Cabinet est un jeu de pose de tuiles assez simpliste qui se joue en trois manches (en solo). Dans chacune de ces manches, vous jouerez deux fois, et vous poserez quatre tuiles. Votre but : organiser votre cabinet de curiosité en fonction des objets, des couleurs et des cartes objectifs pour obtenir le plus de points possible.
Dans le placement de base, on commence la première manche en alternant une action de l’automa et une action du joueur. Pour les tours suivants, les actions choisies sur le Journey Board déterminera l’ordre de jeu.
Vous avez 5 actions à votre disposition qui vous permettront de récupérer deux tuiles, soit dans le marché (ou Outdoors) soit dans la réserve :
- Piocher 3 tuiles dans la réserve, en placer 2 sur votre plateau et défausser la dernière
- Piocher 2 tuiles dans la réserve, en choisir 1 et défausser l’autre. Choisir la deuxième tuile depuis l’Outdoors
- Ajouter 1 tuile de la réserve à l’Outdoors, puis choisir 2 tuiles depuis l’Outdoors
- Ajouter 2 tuiles de la réserve à l’Outdoors, puis choisir 2 tuiles depuis l’Outdoors
- Renouveler l’Outdoors, puis choisir 2 tuiles depuis l’Outdoors
L’enjeu est ensuite de positionner les tuiles que vous avez piochées pour maximiser votre nombre de points :
- En créant des colonnes avec 4 tuiles de même couleur ou 4 couleurs différentes
- En créant des lignes de 3 tuiles avec un même type d’objet ou 3 différents
- En réalisant les objectifs notés sur les Curiosity Cards
- En maximisant le nombre d’objets indiqué par la Wonder Card
- En maximisant le nombre d’objets comportant une couronne
- En piochant des tuiles “spéciales”
- En vous positionnant sur les 3 premières actions du plateau
Il faut agir assez vite. En effet, vos actions vont être limitées dans leur choix par l’automa. De plus, certaines cartes objectif deviennent inaccessibles à la fin des rounds 1 et 2, ce qui vous forcera soit à essayer d’obtenir des Wonder Cards à tout prix, soit à les abandonner au profit de tactiques plus lucratives.
Je collectionne des canards (vivants)
La thématique de la collection d’objets insolites est vraiment présente tout au long d’une partie de Whatnot Cabinet. Cela se retrouve au niveau des illustrations sur les jetons et le verso des cartes (très variées et très différentes), mais également au niveau du vocabulaire :
- Le marché s’appelle The outdoors car c’est à l’extérieur qu’on part à la chasse au trésor,
- Le plateau des actions est le Journey Board car chaque trajet en extérieur devient une expédition pour trouver d’autres merveilles de la nature,
- Les cartes objectifs sont divisées en Wonder cards et en Curiosity Cards car c’est par eux que votre collection saura émerveiller et attiser la curiosité,
- Les cartes de l’extension kickstarter suivent cette règle, vu qu’il s’agit du Fascination Pack qui va venir vous fasciner.
On ne va pas se mentir, l’automa a peu d’impact sur votre jeu sinon en vous bloquant l’accès à certaines actions. En effet, chaque carte de l’IA va vous indiquer où celle-ci pose son pion sur le tableau, et quels éléments vont disparaître du marché.
En toute honnêteté, il m’a été assez facile d’ignorer les actions de l’automa en “sacrifiant” une de mes actions pour renouveler le board. Je pense que pour un plus grand challenge, il peut être intéressant d’enlever une partie des tuiles.
C’est une évolution qui a été envisagée pour les parties expertes en duo. Il suffit d’enlever les tuiles qui sont décorées du symbole « atome », ce qui réduit le nombre total de tuiles par deux. Avec un nombre total de tuiles plus petit, la mécanique de l’automa consistant à supprimer des tuiles devient beaucoup plus menaçante pour le joueur.
À chaque fin de tour de l’automa, n’oubliez pas d’ajouter une tuile depuis la réserve. De même, lorsque le marché est vide, il faut ajouter une tuile depuis la réserve.
Voilà un exemple d’un de mes décomptes de points pour la partie. Il m’a été assez simple d’atteindre un score assez haut. En solo, la mécanique de la position des pions sur le panneau des actions rapporte des points à chaque fin de round ET en fin de partie.
Ici j’ai obtenu l’excellent score de 43 points (ou 38 car j’ai un doute sur la règle des positions en fin de tour) :
- Colonnes : 4 points par colonne de même couleur, et 2 pour les colonnes de quatre couleurs différentes
- Lignes : 3 points par ligne comportant le même type d’objet, 1 point par ligne de trois objets différents et zéro pour celle qui n’était ni totalement identique, ni totalement différente.
- Wonder Card : 5 points (1 point par animal présent sur le board)
- Curiosity Cards : 2 points, car je n’ai réussi à faire qu’un seul objectif avant qu’ils ne disparaissent
- Couronnes : 5 points (1 point par tuile possédant une couronne)
- Tuiles spéciales : Certaines tuiles offrent un point bonus quand utilisées. En revanche, cela oblige à s’en remettre complètement au hasard.
- Position en fin de round : Pour chaque action 1, 2 ou 3 choisies dans le tour, on gagne des points. Les règles manquent de clarté, car elles demandent de compter la position en fin de tour à chaque fin de round solo, mais également en fin de partie (comme dans une partie multijoueur). Cela laisse un doute sur le décompte du round 3 qui peut être compté 1 ou deux fois.
Alors cette collection, elle avance ?
La thématique de la recherche de trésors et la collection est très présente dans le jeu. On le retrouve au niveau des illustrations (très variées et très différentes), et au niveau des noms. Par exemple, le marché s’appelle “The Outdoors”, car c’est à l’extérieur qu’on part à la chasse aux trésors. De même, les cartes objectifs sont divisées en “Wonder Cards” et en “Curiosity Cards”, pour indiquer ce qui va nous émerveiller ou attiser notre curiosité.
Pour les connaisseurs, les illustrations sont de Beth Sobel, qui a étalement travaillé sur les images de Wingspan et de Calico. Toutes les illustrations ont été réfléchies, qu’il s’agisse du recto ou du verso des cartes.
Comme j’ai obtenu ce jeu via un Kickstarter, j’ai également pu obtenir une extension. Celle-ci supprime la Wonder Card, pour proposer à chaque joueur un objet et une couleur à prioriser. C’est intéressant en multijoueur pour ajouter de la complexité. En mode solo, je pense que cette extension manque d’intérêt.
J’aime bien ce jeu, je passe plutôt des bons moments. Malheureusement, je le préfère dans sa version multijoueurs plutôt qu’en solo, du fait de la pauvreté de l’IA, ce qui me laisse à penser qu’il fait partie d’un grand nombre de ces jeux pour lesquels le mode solo a été rajouté à la va vite pour attirer un nombre de joueurs plus importants.
On aime
- L’espace de rangement a été plutôt bien prévu pour les différentes pièces
- Le jeu est simple et rapide à mettre en place, la difficulté provenant surtout des explications des règles qui manquent parfois de clarté (alors que le principe est très simple)
- L’équilibre au niveau des mécaniques de jeu est relativement bon
On aime moins
- Le mode solo n’apporte pas grand chose et est anecdotique
- Bien qu’il y ait beaucoup de manières de faire des points, on en revient souvent à une situation où on choisit les mêmes actions.
- Les règles du jeu (en anglais, donc originales) manquent de clarté. Espérons qu’une traduction saura repérer les incertitudes et les corriger.
- Nommer les différentes cartes dans la thématique est une bonne idée. Cependant, je trouve plus facile de jouer en les appelant de façon plus générique avec la mécanique qu’ils représentent.
C’est pour vous si
- Vous aimez les jeux de pose de tuiles où il s’agit de bien organiser votre plateau, comme dans Calico. Il est à la fois accessible aux débutants et offre de bons challenges aux experts
- Vous aimez optimiser votre plateau pour gagner, en prenant en compte les différentes sources de revenus possibles.
- Vous aimez les parties assez rapides. Une fois le jeu en place, il est très aisé de relancer une nouvelle partie.
Ce n’est pas pour vous si
- Vous n’aimez pas trop le hasard.
- Vous n’aimez pas passer du temps à compter vos points, et à tout optimiser en cours de partie.
- Vous préférez les IA avec du challenge.
The Whatnot Cabinet
- Un jeu de Steve Finn, Eduardo Baraf et Keith Matejka édité (en anglais) par Pencil First Games
- De 1 à 4 joueurs avec un solo facilement accessible