Le monde court à sa perte. Les crises mondiales ne cessent de s’enchaîner : pandémies, famines, révolutions… Il n’est pas un endroit où il fait bon vivre. D’ailleurs, les nations se sont petit à petit effondrées, laissant place à de vastes mégalopoles guidées uniquement par le profit.
Vous êtes riche. Vous êtes au pouvoir. Vous contrôlez tout. Tout est partout pareil On prend le même métro vers les mêmes banlieues. Tout le monde à la queue leu leu.
Malheureusement les ressources se font de plus en plus rares. Les habitants ont cessé de collaborer, préférant leur survie personnelle à celle du groupe. Violences policières, guerres idéologiques et course au profit sont autant de symptômes qui montrent que votre ville court à sa perte. Alors, va-t-elle guérir ou dépérir avec vous à sa tête ?
Dans les villes de l’an 2000, la vie sera bien plus facile
Egocentric world est un jeu de cartes qui se rapproche du Tamalou. Chaque joueur possède 5 cartes en début de partie qui symbolisent leur ville, et à quel point ses habitants sont égoïstes. Le but est de diminuer ce score le plus possible. Dès qu’il pense avoir le moins d’égocentrisme dans sa ville, un joueur peut arrêter la partie. Après un dernier tour de table, on compare les scores. La personne qui a le score le plus faible remporte la manche. Une partie peut se jouer en plusieurs manches. Dans ce cas, on fait la liste des scores obtenus. Le premier arrivant à 50 points ou plus arrête la partie.
Dans le cas d’une partie en solo, le joueur ne sera pas toujours le premier à stopper la partie. Dès qu’une des deux IA face auxquelles vous jouez totalise moins de points que vous, elle lancera le dernier tour de jeu.
À votre tour de jeu, vous pouvez choisir une action parmi 5 :
- Piocher la première carte de la pioche. Vous pouvez soit la défausser, soit la garder et jouer une carte de votre main,
- Piocher la première carte de la défausse et jouer une carte de votre main,
- Révéler et jouer une carte de votre main de même valeur que la première carte de la défausse,
- Révéler une paire de cartes de même valeur et jouer l’une des deux,
- Dire “STOP” pour que la manche s’arrête juste avant votre prochain tour.
On distinguera une carte défaussée d’une carte jouée. Pour être jouée, une carte doit obligatoirement passer au moins un tour dans votre main. Cette différence est très importante, car certaines cartes présentent des effets :
- 12 : vous pouvez jouer un tour supplémentaire après celui-ci
- 11 : vous échangez une de vos cartes contre celles d’une Citébot (la carte donnée reste visible) OU échangez deux cartes de deux Citébots différentes
- 10 : Révélez toutes les cartes cachées d’une Citébot de votre choix
- 9 : Dès qu’une Citébot utilise la capacité échange (carte 11) contre vous, vous pouvez défausser cette carte pour annuler l’effet
- 8 : Cette carte peut être utilisée comme si elle avait la valeur d’un 7, un 8 ou un 9 (mais pas la capacité spéciale du 9)
Attention, si une Citébot a un bouclier visible, il sera impossible de jouer contre elle des cartes ayant des effets.
On suivra gaiement le troupeau, dans les villes de l’an 2000
Dans le mode solo, vous affrontez deux Citébots : des villes gouvernées par des robots. Elles se comportent quasiment comme des joueurs. En début de partie, les Citébots disposent de cinq cartes face cachées qui seront révélées au fur et à mesure de la partie. Les IA se placent de part et d’autre de vous. Celle située à votre gauche commence la partie.
Avant de jouer, vous devez déterminer le niveau de difficulté :
- Niveau 1 : Le décompte des points se fait normalement
- Niveau 2 : Au moment du décompte, la Citébot retire sa carte de valeur la plus faible
- Niveau 3 : Au moment du décompte, la Citébot retire sa carte de valeur la plus forte
Pour jouer le tour d’une IA, il faut se poser les bonnes questions dans l’ordre :
- Toutes les cartes de la Citébot sont-elles visibles ?
- OUI et son total d’Égocentrisme est plus faible que le vôtre : la Citébot dit “STOP” et son tour s’arrête là.
- OUI et son total d’Égocentrisme est plus élevé que le vôtre : la Citébot continue de jouer.
- NON et aucune de ses cartes n’est visible : la Citébot révèle la première carte de sa pile.
- NON et aucune de ses cartes n’est supérieure à 7 : la Citébot révèle une carte de sa pile
- La Citébot a-t-elle deux cartes de même valeur ?
- Oui : Elle joue l’une des deux cartes de la paire et son tour s’arrête là. S’il y a plusieurs paires, on priorise les cartes ayant la plus grande valeur.
- A-t-elle une carte de même valeur que celle sur le dessus de la défausse ?
- OUI : Elle joue la carte et son tour s’arrête là.
- A-t-elle une carte de valeur supérieure à celle de la défausse ?
- OUI : Elle pioche la première carte de la défausse, joue sa carte de plus haute valeur et son tour s’arrête là.
- NON : Elle pioche et révèle la première carte de la pioche.
- Si la nouvelle carte a une valeur plus élevée que les autres cartes révélées, la Citébot défausse la carte et son tour s’arrête là.
- Si la nouvelle carte a une valeur moins élevée que les autres cartes révélées, la Citébot garde la carte piochée, joue sa carte de plus haute valeur et son tour s’arrête là.
Les effets des cartes spéciales jouées par l’IA sont un peu différentes des vôtres :
- 12 : la Citébot rejoue un tour après celui-ci
- 11 : la Citébot révèle et échange la première carte de sa pile (face cachée) contre votre carte ayant la valeur la plus basse. Si toutes ses cartes sont révélées, elle échange sa carte la plus forte contre votre carte la plus faible
- 10 : Révélez toutes les cartes cachées de l’autre Citébot
- 9 : Une Citébot ayant une carte 9 visible est protégée de vos actions. Si elle révèle un ou plusieurs 9 lorsque vous utilisez une carte 10, la Citébot défausse le 9
- 8 : Cette carte peut être utilisée comme si elle avait la valeur d’un 7, un 8 ou un 9 (mais pas la capacité spéciale du 9). La carte jouée ou défaussée en priorité dans une paire sera le 7 ou le 9.
Seuls, au milieu de Monopolis
Egocentric world vous emmène dans un monde dystopique où les crises et les désastres font partie du quotidien. Les cartes ont été illustrées par Ultra NAN, un artiste engagé. Ses bonshommes très reconnaissables correspondent parfaitement à la thématique du jeu. Le choix est idéal pour transporter les joueurs dans l’univers du jeu.
En effet, il n’y a pas le moindre texte sur les cartes du jeu : tout est visuel.
Et c’est ce qui fait la force de ce jeu aussi engagé qu’engageant. N’importe qui peut comprendre la thématique abordée en regardant les images. Dans sa mécanique et ses illutrations, Egocentric World cherche à nous interpeller sur certains excès de notre société actuelle.
On aime
- Le jeu est facile à installer et les parties sont très rapides
- L’ensemble des cartes tient dans une petite boîte : idéal à emporter avec soi en sortie ou en voyage
- La version solo propose trois niveaux de difficulté qui permettent d’adapter le challenge à affronter
- La thématique est claire. J’apprécie de voir publier des jeux qui montrent un engagement sociétal (et qui se jouent bien derrière)
- Le choix d’Ultra NAN pour les illustrations est une excellente idée et aident à l’immersion.
On aime moins
- Le jeu a été pensé à la base comme du multijoueur. Aussi, la version solo manquera d’intérêt, car les IA ont parfois des comportements qui ne seraient pas celui d’un joueur lambda.
- L’automa est un peu complexe à prendre en main. Même en connaissant la version multijoueurs, il est facile de se tromper
- Les règles solo manquent d’organisation. Toutes les informations ne sont pas rassemblées au mauvais endroit. Je vous conseille de lire les règles plusieurs fois avant de commencer et de faire des parties pour du beurre pour bien intégrer les différents détails.
C’est pour vous si
- Vous aimez les jeux rapides et faciles à expliquer, mais qui demandent quand même un peu de stratégie
- Vous aimez les petits jeux simples pour accompagner l’apéro
- Vous aimez emporter des jeux faciles à transporter et installer pendant vos vacances
Ce n’est pas pour vous si
- Vous aimez les jeux pensés pour le solo : la version multijoueur d’Egocentric World reste la plus intéressante
- Vous n’êtes pas trop party games avec des mécaniques simples
Egocentric World
- Un jeu de François Bergeron et Julien Vaucanson édité par Borderlines Editions
- Illustré par Ultra NAN
- De 1 à 6 joueurs