jeudi, avril 25, 2024
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L’antre du roi de la montagne – un nain peut en cacher un autre

« Thráin, le fils de Náin, fonda Erebor, le Royaume sous la Montagne Solitaire où s’installèrent une partie des Nains. Durant un temps, il prospéra, la montagne était très riche en minerais et en pierres précieuses, jusqu’à ce qu’en III 2210, son fils, Thorin, partit s’installer dans les Montagnes Grises où la majorité des survivants de la Moria vivaient déjà. Il fut accepté comme roi sans problème, et grâce à son Anneau de Pouvoir, son peuple devint à nouveau riche et puissant. (…)« 

Euh, pardon, en fait, l’histoire de l’antre du roi de la montagne, ça n’a aucun rapport avec le seigneur des anneaux… Mais vraiment pas.

Ce jeu c’est plutôt l’histoire d’une bande de Trolls nomades qui ont entendu dire que des gnomes avaient fini écrabouillés sous une montagne ‘sacrée’, et que ça semblait une bonne idée d’aller y creuser des tunnels pour retrouver des vieilles statues et les vénérer…

Ca paraît pas comme ça, mais effectivement, on peut faire un jeu d’une telle histoire !

Des trolls qui creusent ?

C’est la base : dans l’antre du roi de la montagne vous incarnez une horde de trolls.

Ces trolls sont votre source principale de ressources (oui, en quelque sorte, ils payent pour travailler). En début de partie, un mini-draft va vous permettre de recruter 4 individus qui vont constituer votre force de base et vous apporter quelques ressources variées (minéraux, or, runes, etc.)

A votre tour de jeu, votre action principale va être soit de creuser (ajouter une tuile à votre réseau sur le grand plateau central) soit recruter un nouveau troll.

Creuser va vous donner accès à des ressources bonus, des cases spéciales pour construire des ateliers (zones avec les croix de bois sur la carte), les fameuses statues, objet de toutes les convoitises, mais surtout va vous rapprocher du cœur de la montagne.

Car une fois les statues dégagées, ce n’est pas fini, il faut encore les déplacer dans la bonne zone pour les vénérer ! En solo, il vous faudra vénérer une statue de chaque couleur par zone centrale pour prétendre à la victoire.

Ok, ça paraît facile, non ?

Alors oui, ça paraît… On pose nos petites galeries pour aller chercher les statues, on les déplace et c’est gagné. Évidemment, ce n’est pas aussi trivial.

Déjà, toutes les actions nécessitent des ressources : pour creuser, vous allez consommer des minéraux (pierre, fer, rochecœur) et éventuellement des marteaux pour percer la roche dure (zone avec une texture plus prononcée), et déplacer les statues vous coûtent des wagonnets.

Or ces ressources sont rares, et ce ne sont pas les quelques miettes que vous allez glaner en creusant qui vont vous permettre de mener à bien votre ambitieux projet. C’est là qu’intervient sans doute la mécanique la plus originale du jeu, la gestion des trolls et le gain des ressources.

Vos 4 trolls initiaux constituent la base d’une pyramide.

À chaque fois que vous recrutez un troll (plutôt que creuser), vous placez ce troll dans la pyramide. À ce moment-là, ce nouveau troll et tous les trolls situés en dessous vont produire les ressources qui sont indiquées sur leur carte ! Ça veut dire que vous avez plutôt intérêt à bien placer vos trolls en fonction de la stratégie que vous comptez mener, car une fois qu’un troll est en place, il ne bougera plus !

La seule flexibilité qui vous reste ensuite, ce sont les ateliers : les ateliers ce sont des petites tuiles que vous allez placer sur la carte dans les zones réservées que vous avez atteintes en creusant.

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Ces ateliers sont très importants, car ils vont vous permettre de transformer vos ressources et donc pallier les aléas si vos trolls ne vous fournissent pas tout ce dont vous avez besoin.

Enfin, si ça ne suffit pas, il vous reste la possibilité de lancer un sort en dépensant un cristal (encore un autre type de ressource à trouver).

Collecte de ressources, anticipation, construction, et l’aléatoire dans tout ça ?

En solo, vu qu’il n’y a pas d’adversaire pour faire la course aux points de victoire, des événements vont se déclencher tous les tours pour entraver vos plans.

En plus de réfléchir à la solution optimale pour collecter, creuser, déplacer et vénérer, il vous faudra aussi faire face à des malédictions qui vous conduiront à la défaite si vous ne vous en chargez pas.

Les malédictions (qui sont réservées au mode solo/coop), sont rassemblées dans un deck de 15 cartes dont une est piochée chaque tour. Les malédictions sont des malus qui rendent le jeu plus difficile (par exemple qui augmente le coût pour lancer un sort, qui rendent certaines galeries impossibles à construire, etc.). Ces malus s’accumulent, et si à un moment, vous avez 7 cartes malédiction active en même temps, la partie se termine.

De même, le deck de malédiction est une horloge : si vous ne pouvez plus piocher de cartes, la partie est perdue.

En plus de chercher à vénérer les statues, il vous faudra donc supprimer les malédictions : ceci se fera en creusant des galeries avec des minerais supérieurs comme le fer et le rochecœur.

Et le thème dans tout ça ?

C’est sûr que ce jeu est avant tout un jeu de gestion où la mécanique prédomine : malgré tout, le thème colle plutôt bien à l’ensemble, ce qui rend l’appréhension de la mécanique plus abordable. On a vraiment l’impression de s’enfoncer dans les méandres d’une montagne aux profondeurs de plus en plus hostiles, et la horde de trolls qu’on dirige avec le système de pyramide apporte une bonne représentation de notre capacité de production et de nos faiblesses.

Bref, on ne sait pas trop pourquoi ils veulent vénérer ces statues, mais on se prend au jeu et on a vraiment envie qu’ils y parviennent !!

On aime

  • Un ‘vrai’ mode de jeu solo qui n’est pas simplement un mode entraînement créé à la vite au bord d’une table parce que « le solo, ça fait vendre de nos jours » (si si)
  • La difficulté du challenge, qui demande beaucoup d’optimisation dans l’utilisation des ressources
  • Le mode campagne qui permet de pondérer la difficulté au fil des parties
  • Le plateau et les tuiles qui font forte impression sur la table

On aime moins

  • La mise en place, un poil fastidieuse surtout du fait que la boîte est une boîte à godasses, sans aucun rangement pour le matériel, pourtant pléthorique
  • Une rejouabilité que nous trouvons limitée principalement du fait que le deck des événements n’est constitué que de 20 cartes (on en utilise 15 par partie) et que les conditions de victoire sont toujours les mêmes

C’est pour vous si

  • Vous aimez les jeux où le hasard ne joue qu’un rôle limité
  • Vous cherchez un jeu ‘euro’ solo au challenge relevé

Ce n’est pas pour vous si

  • Vous croyez vivre à travers ce jeu une aventure épique sous la montagne solitaire en terre du milieu
  • Vous n’avez pas envie de faire chauffer vos neurones
  • Vous ne supportez pas l’idée qu’un Troll puisse creuser des tunnels

L’antre du roi de la montagne

  • Un jeu de Jay Cormier et Graeme Jahns édité (en français) par Iello
  • De 1 à 4 joueurs avec un mode coopératif/solo inclus comme une mini extension avec son matériel propre

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