vendredi, avril 26, 2024
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Sologame Countdown #22 – Pathfinder, le jeu de cartes

Quoi de plus normal, au final, qu’un jeu vous proposant de vivre une épopée en soit devenu une lui-même, au détour d’une édition hasardeuse et – à certains égards – cauchemardesque ? Qui narrera un jour l’épopée, l’odyssée même, du joueur français de Pathfinder – le jeu de cartes,  édité en 2013 chez Paizo et en 2014 pour la version française chez Black Book Edition.

Le principe initial de Pathfinder était de transposer l’esprit « jeu de rôles » (Pathfinder s’inscrivant dans la continuité de Donjons et Dragons) à un jeu de cartes, tel que peut par exemple d’incarner Le Seigneur des Anneaux JCE. Cela se traduit donc dans la possibilité de pouvoir faire progresser les personnages et de les autoriser à conserver leur butin durement acquis d’une partie sur l’autre, pour accomplir une campagne dantesque de 25 scénarios.

Mais outre le coût prohibitif de l’ensemble boîte de base + extensions, qui montait facilement à 200 euros pour la première édition, c’est surtout le traitement infligé au joueur qui a donné à Pathfinder une réputation sulfureuse : règles mal foutues, errata de cartes au kilomètre, boîte non prévue pour les sleeves, incompatibilité entre les cartes de la première et de la seconde édition, et looooooooooooooooooooooooooongue période de pénurie d’extensions, ont transformé la vie de l’aventurier moyen en calvaire king size.

pathfinder-banditAlors pourquoi on aime ce jeu, du coup ?

Si Pathfinder part sur un postulat de départ à la limite de la pub mensongère (car NON, on ne vivra pas des aventures à l’esprit JDR, même avec des centaines et des centaines de cartes), le jeu tel qu’il est n’a rien de déplaisant. Il s’agit au final d’un jeu de cartes au principe incroyablement simple (certes camouflé sous un fatras d’habillage fantasy) qui est tout à fait distrayant le temps d’une heure ou deux, à condition de ne pas enchaîner les parties de façon trop violente (ce qui garantirait une saturation radicale).

Ce principe, finalement très proche du cache-cache, consiste à dissimuler aléatoirement une carte de boss et des cartes de lieutenants dans une série de decks de cartes dont le nombre dépend du nombre de personnages joués. Les decks de cartes sont composés de loot divers et variés (armes, armures, alliés, sorts, objets magiques…) et de quelques pièges et ennemis placés-là au hasard. Le joueur va donc devoir fouiller chaque deck jusqu’à ce qu’il tombe sur le boss ou sur ses lieutenants. S’il parvient à le vaincre, le boss se fait la malle dans un autre deck non encore épuisé, jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’endroit où se cacher. Evidemment, le joueur dispose de plusieurs possibilités pour condamner un deck avant son épuisement, histoire de dynamiser la partie, limitée à 30 tours de jeu.

Ce jeu de cache-cache (qui serait facile à reproduire avec un bon jeu de 54 cartes traditionnel) est plutôt sympathique, et tire évidemment profit de l’attrait de tout joueur de fantasy un peu grosbill qui se respecte pour le loot et les objets de plus en plus épiques qu’il va pouvoir trouver en chemin. Chaque carte rencontrée doit en effet être vaincue pour être incorporée au deck du héros concerné et c’est ici que les caractéristiques différentes de chaque personnage vont entrer en action pour essayer de ne pas rater cette fantastique claymore magique +2. Ajoutez à cela le fait que les personnages qui survivent à une quête voient leurs caractéristiques boostées et la possibilité de se spécialiser dans des classes plus attirantes les unes que les autres, et vous aurez un pouvoir d’attraction très fort, même si ce n’est que de l’habillage.

Jouer à Pathfinder JCE est donc un plaisir coupable qui nous ramène à nos instincts les plus primaires de loot, un peu comme les parties de Diablo enchaînées les unes après les autres (en sautant les cut-scenes)  pour tenter de boucler une tenue légendaire. Le fond de jeu est plus ténu que la ficelle d’un string vissé dans la raie des fesses d’un ogre obèse, mais il est parfois fort plaisant de jouer pour jouer, malgré l’absence presque totale de fond de jeu. (on notera même que du point de vue de la scénarisation, Le Seigneur des Anneaux JCE renvoie Pathfinder à l’école).

A suivre !

Pathfinder se compose à chaque fois d’une boite de base et d’une série de scénarios supplémentaires pour former une – vaste – campagne, vendus ensemble ou séparément. A ce jour, deux campagnes ont été traduites en français, 4 existent en anglais.
Pour ceux qui n’ont pas envie d’investir dans des milliers de cartes, une version tablette existe sur iOS et Android, similaire en tout point au jeu de cartes. Il faudra débourser une petite trentaine d’euros pour la première campagne.

pathfinder-cartes

Où trouver ce jeu ?

Si la boîte de base a toujours été assez facilement accessible, les extensions en français ont été une vraie plaie à trouver ces deux dernières années. Depuis novembre 2016 toutefois, Black Book a remis à la vente les extensions dans la plupart des bonnes boutiques, au détail via leur site ou dans une boîte qui les réunit toutes, avec un extension de personnages, à un tarif très avantageux.

La seconde campagne, Skulls & Shackles, est également disponible en VF.

pathfinder_acg_characterLe détail qui tue

Il y en a tellement ! Mais le principal reste la possibilité de faire évoluer ses personnages vers des classes de plus en plus spécialisées, afin de booster leurs compétences. Le jeu préconise de cocher des cases sur des cartes. Il ne serait pas idiot de les sleever avant :). Autre point sympatoche : comme dans Gears of War ou dans le Star Wars de Decipher, le deck du personnage est aussi ses points de vie… Attention avant de jouer tout et n’importe quoi.

A qui le conseiller ?

A tout fan de jeu de cartes simple qui n’a pas peur de se laisser emporter par le hype. Encore une fois : Pathfinder est un plaisir coupable, mais plaisir quand même.

Liens

Pathfinder chez Black Book Editions

 

 

 

 

 

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