Dans un couloir suintant de rouille (oui, dans l’espace 40 K, la rouille suinte), la meute de Genestealers surgit d’une canalisation rongée par le temps. L’acide aux lèvres, les aliens déferlent dans la salle de contrôle du cargo à la dérive. Sortant les griffes, les dards, les épines et le tabasco (bref, tout ce qui pique), ils chargent dans la salle des machines, dans l’armurerie et dans les coursives. Ils ne sont accueillis que par le silence poli de l’espace infini. Les Genestealers sont seuls : les Space Marines version FFG ont disparu, ou presque. Dépités et penauds, les bestioles entreprennent alors de démarrer une partie de chat-bite, particulièrement douloureuse, mais sans grande conviction. Les laissant à leur partie, nous allons donc vous parler de Space Hulk, Death Angel : un jeu qui lui aussi aura bientôt disparu.
Space Hulk Death Angel est un jeu de cartes sorti en 2010 chez FFG et francisé par Edge Entertainment en 2011. Le concept en est simple : essayer de transformer le célèbre jeu de plateau Space Hulk en jeu de cartes transportable. Sur la finalité les deux jeux sont donc absolument et résolument identiques : il s’agit pour une équipe de Space Marines armés jusqu’aux sourcils de « purifier » les couloirs exigus d’un vaisseau spatial en perdition (qu’il serait plus simple de faire exploser de l’extérieur, mais bon). La plupart des soldats sont équipés d’armes différentes qui ont des aires d’effet et des type de dégâts variés : il faut donc réfléchir à son placement pour réussir à surmonter les hordes d’ennemis qui vont vous sauter sur le coin du râble.
Pourquoi on aime ce jeu ?
La transformation de Space Hulk en jeu de cartes tenait de la gageure, mais le pari est réussi par FFG qui est parvenu à proposer un jeu aussi plaisant qu’efficace, mettant surtout à l’honneur les problématiques liées au placement des Marines, (faire un demi-tour sur soi-même avec une armure d’un quintal dans un couloir exigu n’est pas chose aisée). Space Hulk Death Angel est donc avant tout un jeu de gestion (gestion des armes, des munitions, des arcs de tir…) bien plus qu’un défouloir décérébré. Le jeu est difficile, injuste, éprouvant… et il nous rappelle en permanence que dans l’espace 40 K, personne ne vous entendra… prier. En outre, le matériel est splendide et il tient dans une petite boîte facile à glisser dans n’importe quel sac. Bel exploit !
Et en solo ?
Jouable de 1 à 6 joueurs, le jeu est totalement jouable en solo et il est d’autant plus stressant que votre équipe est réduite à son strict minimum. Rien n’empêche cela dit de simuler la présence d’autres joueurs, le titre étant 100% coopératif.
Le détail qui tue
Le détail qui tue est réellement mortel : suite à la fin des accords entre Games Workshop et Fantasy Flight Games, Space Hulk Death Angel sortira officiellement du catalogue FFG/Edge au 31/12/2016 à minuit. Passé cette date, il faudra fouiner dans les solderies, ou tenter sa chance sur le bon coin. Comme quoi les genestealers gagnent toujours.
A suivre…
4 extensions Print on Demand ont été éditées pour Space Hulk Death Angel, rajoutant des monstres, des Space Marines ou des objectifs de mission. Ces extensions sont désormais épuisées et très compliquées à trouver en français dans un tarif raisonnable. Elles n’étaient toutefois pas indispensables pour profiter de cet excellent jeu.
A qui le conseiller ?
Space Hulk death Angel fera obligatoirement le bonheur de tout passionné de Warhammer 40 K, même s’il n’offre évidemment pas la densité stratégique du jeu de plateau d’origine. Il plaira également à tout joueur de stratégie occasionnel qui veut pouvoir s’amuser sur une partie de 45 minutes sans avoir à subir 3 heures de mise en place. Les autres risquent d’être perturbés par la promesse de boucherie dynamique et spectaculaire, qui se révèle en fait être un jeu puissamment lent, tactique et posé.
Liens :
Le jeu chez Edge (tant qu’il y est)