mardi, mars 19, 2024
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Onirim : rêve partie

Sorti en 2010 de l’imagination rêveuse de Shadi Torbey, Onirim est un jeu de cartes simple et accrocheur qui plonge le joueur dans un monde très particulier : l’Onivers.

L’Onivers, c’est une contrée de songes, de rêves et de cauchemars, qui sert de toile de fond à plusieurs jeux destinés au joueur solo. S’ils sont tous du même auteur, ils n’en demeurent pas moins très différents les uns des autres, notamment de par leurs mécaniques de gameplay. On navigue ainsi de jeu en jeu, ou d’extension en extension, sans pour autant sortir de cet Onivers qui se construit au fil des parties. Sublimé par une patte graphique exceptionnelle d’audace et de talent, l’Onivers accueille le joueur pour des moments uniques de plaisir, de challenge, de stress et de détente. Vous l’aurez compris : il est grand temps de visiter le pays des rêves…


Onirim : une sublime porte d’entrée

5076343S’il n’y a pas d’ordre pour découvrir les jeux de l’Onivers (Onirim, Sylvion, Castellion et Equilibrion), Onirim est peut-être le plus accessible de tous pour se lancer sur la route des songes.

La simplicité absolue de son système de jeu permet en effet d’appréhender l’Onivers de la manière la plus douce possible. On notera par ailleurs que chaque titre de l’Onivers veille à accueillir et accompagner le joueur de la meilleure des façons, que ce soit au niveau de la présentation des coffrets de jeu, toujours sublimes, ou des règles elles-mêmes, ségmentées en niveaux de difficulté progressifs. Sur ces deux plans, l’Onivers est un modèle du genre, en particulier pour le joueur solitaire. Facile à sortir, rapide à mettre en place, il permet de boucler une partie en un quart d’heure, chrono en main. C’est la moitié du temps nécessaire pour la mise en place de certains jeux FFG 🙂

De porte en porte


7980714_origSi Onirim est simple d’accès, c’est également parce qu’il repose sur un jeu de cartes connu de tout joueur solitaire (et de tout cowboy) qui se respecte : la réussite. Bien évidemment, Onirim ne se réduit pas à cela et développe son propre système de jeu autour de ce concept antique. Mais toute personne ayant effectué des réussites sait intuitivement jouer à Onirim tant la filiation est évidente.

Le but du jeu est le suivant : le joueur doit parvenir à capturer, à l’intérieur de son deck, 8 cartes de portes du rêve, qu’il ne pourra obtenir qu’en remplissant des conditions très précises :

  • en alignant  3 cartes consécutives de la même couleur (mais avec des symboles différents
  • en piochant une des 8 cartes et en ayant en main une carte de la même couleur avec le symbole d’une clé, qui lui permettra de l’obtenir immédiatement.

Évidemment, des cartes négatives, les cauchemars, vont venir perturber le jeu est faire en sorte que le deck s’épuise avant que le joueur ne puisse obtenir les cartes désirées. Il faut donc gérer les ressources disponibles avec intelligence pour gérer les cartes négatives et, évidemment, avoir un peu de chance dans le tirage des cartes qui constituent le parcours, le labyrinthe onirique.


Rêves récurrents mais jamais identiques

6677921_origS’il est réducteur de comparer Onirim à une banale réussite, c’est aussi parce que le jeu n’hésite pas à se renouveler en proposant d’emblée 7 extensions incluses dans la boîte de base. Chaque extension apporte de nouvelles cartes, de nouvelles contraintes et de nouveaux pouvoirs. Au choix du joueur, il est possible de jouer chaque extension individuellement ou de mixer tout ou partie d’entre-elles pour transformer Onirim en un titre bien plus profond qu’il n’y paraît dans sa version initiale.

La première extension, par exemple, impose au joueur une ordre défini pour obtenir les 8 cartes de victoire mais lui octroie en échange des pouvoirs permettant de manipuler le deck un peu plus facilement en échange de cartes défaussées. Les extensions apportent donc une nouvelle lecture du jeu, sans jamais sacrifier totalement à la simplicité du jeu. Onirim reste accessible et jouable quel que soit les extensions mises en jeu. Impressionnant !     

Sieste lounge

Cette simplicité se ressent également dans le plaisir de jeu présent à chaque partie, quelle que soit son issue. Onirim est si simple à sortir et à mettre en place qu’il est facile – voire conseillé – de l’avoir sur soi en toute circonstances. La partie moyenne tournant autour des 15 minutes et ne nécessitant que très peu d’espace pour jouer, il est facile de lancer une partie sur un coin de bureau, sur une table de troquet, ou sur un bout de matelas. Jamais ennuyeux et souvent relaxant, Onirim doit autant à sa mécanique de jeu qu’aux sublimes illustrations d’Elise Plessis qui sont un régal permanent pour les pupilles.

Le dream était presque parfait

4258800Si Onirim est une réussite incontestable, on se permettra toutefois de chipoter sur un aspect purement pratique du jeu : le choix d’avoir créé des cartes à bord noir.

Si le bord noir des cartes renforce effectivement l’aspect onirique du jeu, il est compliqué à gérer dans la pratique. Pourquoi ? Tout simplement parce que le jeu va vous faire mélanger le deck une bonne quinzaine de fois par partie. Ce mélangeage intempestif (qui rebute par ailleurs certains joueurs) a pour effet d’abîmer rapidement les cartes, a fortiori quand elles sont parées d’un bord noir. Le sleevage est certes possible, mais le thermoformage qui contient les cartes est tellement serré qu’il est compliqué de trouver la sleeve ninja qui saura s’y glisser. Et vu l’élégance du coffret, il serait dommage de s’en passer.

On pourrait juger cela anecdotique mais ça l’est moins qu’on ne le pense, car entre un deck qui aura été manipulé 500 fois, et les cartes des extensions, qui l’auront été évidemment beaucoup moins, il sera rapidement possible de distinguer les cartes les moins usagées. Pas de quoi fausser une partie, évidemment, mais il faut bien chipoter.

Et au final ?

Trêve de chipotage et de maniaqueries : Onirim est un jeu réellement conçu pour le joueur solitaire (même si un excellent mode deux joueurs est présent)  qui permet de se lancer un défi et de se détendre en essayant de le résoudre. Si on pouvait craindre que la simplicité apparente du jeu puisse à terme générer de la lassitude, la complexité des extensions fournies relance encore et toujours l’intérêt de cet excellent jeu de Shadi Torbey, idéal dans la ludothèque de tout joueur solitaire.

Onirim, chez Filosofia

 

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