mardi, avril 16, 2024
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Xenoxhyft Onslaught : Bilan Solo

 

Xenoshyft Onslaught est donc un GROS jeu de cartes (pas loin de 500 dans la boîte), édité en France par Edge, qui vous place a la tête d’un commado de Marines de l’espââââce. Leur mission : tenir 9 rounds devant des créatures extraterrestres (des insectes géants très en colère) qui deviennent de plus en plus puissantes au fil des assauts. Les joueurs de jeu vidéo reconnaîtront sans doute ici un mode Horde qui ne dit pas son nom, saupoudré de Tower Defense et de Deckbuilding, le tout adapté en jeu de plateau. Et pourquoi pas, après tout ?

Vous tiendrez jusqu’à ce qu’on vous relève !

3_XenoShyft_setup Xenoshyft Onslaught est un jeu de Deck Building, c’est à dire un jeu de gestion de ressources et de recyclage de Deck.  La construction de deck ne se fait pas AVANT la partie, mais bel et bien PENDANT, et uniquement en fonction d’un panel de cartes tirées au sort pendant la mise en place.

Cette nuance pourrait paraître mineure, elle est pourtant fondamentale. On a tous vécu la frustration de jeux où le Deck se construit en amont tel que Le Seigneur des Anneaux JCE, lorsqu’un Deck minutieusement élaboré se retrouve soudain balayé par un tirage aléatoire ouvertement défavorable (et funeste !) des cartes d’opposition. Xenoshyft, lui, esquive cet écueil avec brio en proposant donc une construction de deck en cours de partie, deck composé en outre de ressources qui changent d’une partie à l’autre. L’autre point fort de l’armature du jeu tient au Deck lui même : il est le même pour chaque joueur en début de partie, mais s’étoffe au fil des rounds grâce aux cartes achetées, jouées, défaussées, et recyclées. Si le Deck de début de partie ne fait que 10 cartes, il s’enrichit au fil des rounds et permet de mettre en place une stratégie de jeu cohérente en temps réel. On n’achète pas seulement telle ou telle carte parce qu’on en a un besoin immédiat, mais aussi (et surtout !) parce qu’on pourra retomber dessus un peu plus tard (mais cette fois gratuitement) quand elle aura vécu son cycle jeu défausse > deck > pioche. Diabolique mais génial : les parties se suivent et ne se ressemblent pas tant que cela. Une véritable réussite dans les mécanismes, qui permet de faire oublier quelques imperfections malvenues.

Je vous ai pas déjà vu quelque part ?

3_XenoShyft_Nor_Tec_cardsCar non, disons le tout net : tout n’est pas rose au pays des sauterelles carnivores et des limaces mutantes. Sur la forme, on notera que si les illustrations des cartes sont superbes, les cartes elles-mêmes sont plutôt décevantes en terme de qualité. Le carton est trop fin et le vernis un peu collant, si bien qu’il n’est pas rare de piocher involontairement les cartes deux par deux lors des premiers tirages. Pire encore : après une session de jeu au soleil, mes cartes ont commencé à gondoler légèrement. Essaierait on de nous inciter à l’achat de protège-cartes ?

Autre petit souci : le bestiaire est au final plus limité que prévu. Si les Decks de la Ruche semblent de prime abord bien fournis, il n’est pas rare d’y trouver 4 exemplaires de la même carte. Cela réduit déjà un peu les perspectives. Mais plus embêtant encore : certains ennemis sont reportés de Vague en Vague, avec un effet et des caractéristiques un peu boostés pour donner le change. Un peu décevant. .

Des extensions existent, et on souhaite de tout cœur les voir traduites rapidement, ne serait-ce que pour apporter un peu de variété et éviter une inévitable lassitude. On peut aussi d’ores et déjà annoncer (mais  à des horizons plus incertains), qu’une suite standalone du jeu compatible avec le premier vient d’être fundée sur kickstarter. Xenoshyft a donc encore un bel avenir devant lui.

Et le jeu solo dans tout ça ?

2_XenoShyft_enemy_cardsUn bel avenir, le jeu le mérite sans le moindre équivoque. En dépit de ces petits défauts, il propose une expérience de jeu solo tout à fait palpitante. Le jeu dégage un goût de reviens-y tout à fait rafraîchissant. Sa difficulté (réelle, mais jamais totalement inaccessible) pousse à le ressortir pour crier vengeance après une défaite plus ou moins cuisante. Et quand la victoire est acquise, elle est savourée à juste titre.

Comme pour le Seigneur des Anneaux JCE, le jeu est plus compliqué en solo qu’à plusieurs, mais on notera surtout qu’il offre des sensations de jeu radicalement différentes en fonction du nombre de joueurs. Alors que le jeu multijoueurs (surtout à partir de 3) est axé sur une optimisation de l’équipement collectif (puisqu’on peut indifféremment jouer des soldats et objets dans son propre camp ou dans celui des alliés), le jeu solo est beaucoup plus tendu et stressant, dans une ambiance assez proche de celle d’un survival horror. Une partie de Xenoshyft solo repose en effet essentiellement sur une gestion parfaite de l’équipement auquel le joueur a accès pour une partie donnée. Et quand, au hasard d’un recyclage de deck, l’équipement se fait rare, il faut savoir gérer les urgences pour survivre au round.

J’crois que j’vais conclure !

Au final, Xenoshyft Onslaught est une réussite, qui souffre juste d’un matériel un peu cheap et d’un bestiaire un peu chiche. De plus en plus stressant au fil des rounds, il repose certes sur une distribution aléatoire des ennemis, mais il parvient à la compenser par un ingénieux système de ressources disponibles, forçant le joueur à réinventer à chaque partie son scénario de survie. Vivement quelques extensions pour apporter un peu de variété !

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